Articles et illustrations qui résument ma relation toxique avec un manipulateur et les moyens mis en oeuvre pour ne pas y laisser ma peau
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L’Histoire de l’Écureuil
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Relation toxique : Et après ?
Les dessins qui vont suivre je les ai fait lorsque j’ai commencé à avoir suffisamment de recul sur mon traumatisme pour pouvoir rire de mes propres handicaps.
Se remettre en selle après une expérience traumatique c’est vraiment VRAIMENT pas facile. Les blessures sont invisibles et toutes les paires d’yeux ne seront pas capables de les voir. Par contre, il faut avouer que cela crée parfois des situations cocasses. Le second degré c’est très important quand tu touches le fond. Ça permet de ne pas tomber dans l’excès de sensiblerie et le larmoiement incessant, et surtout, d’éviter de sombrer dans le déni, qui à mon sens est l’ennemi de tout progrès.
Alors même en ayant touché le fond, on peut rire de soi-même, de nos travers, de nos réactions les plus insensées, de ces failles dans notre intérieur qui nous font agir comme des primates bourrés parfois. C’est ce que j’ai essayé de faire.
Illustration n°1 : Quand on te cerne un peu trop rapidement…
Illustration n°2 : Mr Je-Sais-Tout
Illustration n°3 : Mr Je-Sais-Tout 2
Rencontrer quelqu’un après une relation toxique avec un manipulateur, c’est compliqué. Même longtemps après, ça laisse des traces. La forteresse est très très TRÈS bien gardée. Parfois je me crois sauvée, je trouve ça facile pendant un moment, je descends un peu le pont-levis pour voir qui est derrière…. Et d’un coup, BAM ! Mon subconscient, cette vieille marâtre, me saute dessus en hurlant :
« AAAAH !!! NON MAIS ÇA VA PAS !? Tu ne te souviens pas de la dernière fois ou quoi ?!?!
– Non mais je me disais que peut-être…
– TA TA TA ! Rien du tout !!! Referme-moi ce pont immédiatement et retourne dans ton donjon ! Inconsciente petite idiote… »Voilà, depuis 2 ans mon subconscient gagne souvent la partie. Mais je ne désespère pas. Un jour on fera un festin en famille avec du sanglier et tout (il y aura des options vegan promis). Et moi, la marâtre autoritaire qui me sert de subconscient et les invités, on sera tous à la même table.
Illustration n°4 : Aux abris !
Ça, malheureusement, ça n’arrive pas seulement après une relation toxique. Quiconque s’est déjà pris une chevrotine dans le cœur va sortir l’artillerie lourde à la prochaine rencontre. Et la personne en face, qui n’a rien fait bien sûr, va devoir payer l’addition de la table d’avant.
C’est vraiment pas juste hein, je sais.
Et oui la personne qui s’est jouée de toi redistribue certainement déjà ses « je t’aime » dans la plus grande des confiances comme un rappeur distribue les billets de 100$, et toi t’es là, encore tremblante, terrée dans ta tranchée comme un lièvre un jour de chasse. Non, c’est vraiment pas juste. Comme disait Rambo : c’était pas ma guerre putain. Oui j’adore la littérature.Oui c’est hardcore et ce serait tellement plus facile de rester le nez dans le sable à se persuader que tout va bien, à jamais rien affronter. Mais « aussi difficile et terrifiante que puisse être la réalité, c’est aussi le seule endroit où l’on peut trouver le vrai bonheur ». C’est un peu cul-cul comme citation, c’est de Ernest Cline, mais franchement, je me la répète souvent. Et puis elle sonne mieux en anglais. Et puis j’ai cherché, Stallone à jamais sorti quelque chose d’aussi cohérent.
Illustration n°5 : Drama Queen
Et après des mois de réflexion, de remise en question et de baston pour combattre ce qui est devenu mes nouveaux réflexes de survie, me dire que la confiance c’est encore possible, et qu’IL n’est pas LUI, baisser sa garde est un exercice TRÈS TRÈS difficile pour moi. Et difficile à comprendre pour la personne en face. Et oui, lui, il arrive avec ses bonnes intentions et son cœur sur un plateau, et au lieu de dire merci moi je sors ma loupe, mes lunettes à vision de nuit et mon attirail de médecin légiste.
Non ce n’est pas de sa faute, et il ne devrait pas payer l’addition de la table d’à côté, mais la dernière fois qu’on m’a dit “Je t’aime” on a voulu m’anéantir ensuite.
Alors au futur mec qui partagera ma vie, je suis désolée si un délinquant avant toi a transformé les 3 plus jolis mots de la Terre en traumatisme. Je suis désolée si tu dois te battre pour franchir des obstacles laissés par quelqu’un d’autre. Mais si tu as la foi d’insister un peu, promis on sera bien. Je sais réparer un lave-linge et faire des crêpes.
Bien banalement,
Sophie Lambda -
Coeur en série
(Click right corner for English version)
Voici la “série des coeurs” que j’ai faite sur Instagram l’année dernière. L’avantage du blog, c’est qu’il permet de rassembler toutes les images d’un même thème, là où sur Instagram elles sont noyées dans la masse.
Je n’ai pas posté depuis 2016… 2 ans et demi. Il s’en est passé des choses ! En effet, depuis, j’ai quitté Montpellier pour Paris, par amour, très fort. J’ai fait une sévère dépression pendant un an à cause de ce même amour, très toxique. J’ai perdu du poids, j’ai beaucoup fumé (on dit que le temps passe vite, ben quand tu fais une dépression dans un studio à Paris en fumant fenêtres fermées je peux te dire que la relativité tu la sens passer).
Et puisj’ai remonté la pente à boitant, beaucoup, puis de moins en moins. J’ai signé avec une super maison d’édition et je vais sortir ma première BD (wouhou !), j’ai quitté Paris pour Nantes, j’ai arrêté de fumer, j’ai repris du poids, j’ai fait du tri dans mon entourage, j’ai retrouvé 20€ dans une poche de manteau et la joie de vivre. Depuis je me suis mise à faire des vidéos/stories sur Instagram aussi. 2 ans et demi c’est beaucoup, finalement.
Voici la série des coeurs donc et les textes qui les accompagnent, qui ont été des bonnes échappatoires lors de cette période qui heureusement – sa mère la loutre – est terminée, et se transforme même en résultat positif, puisque ma BD sur le sujet sortira en septembre 2019 ! … Stay tuned folks !
Série des Coeurs n°1 :
11 janvier 2018
« L’Échappée »Ce dessin je l’ai fait quand j’ai commencé à me sentir guérie. Guérie, c’est un grand mot, mais disons, à me sentir un peu vivante, quand le goût des choses a commencé à refaire surface. Cette histoire a bien failli m’éteindre, j’ai eu l’impression de revenir d’entre les morts.
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Oui parce que c’est bien mignon de faire des dessins rigolos, mais derrière le rideau, parfois, c’est sombre, et humide et grouillant de sales bêtes, et ça arrive, et il faut le dire aussi. Pétiller chaque jour c’est un combat contre l’obscurité, une vraie baston, et là, pendant des mois, à terre, démolie, je n’étais plus d’attaque.
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J’ai dû me faire aider après cette histoire – oui, ça veut dire voir un psy, mais de manière moins frontale – et une chose est ressortie plus que les autres : quand on a connu ce type de personne UNE fois, on ne se fait plus prendre. On les renifle à 100 mètres comme un requin du sang.
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Voilà, ce dessin, j’en ferai quelque chose un jour. Cette histoire, je la raconterai. Je voulais attendre de plus du tout avoir mal au bide, et là je crois que c’est bon. On peut y aller. Go.Série des Coeurs n°2 :
19 février 2018
« La Traversée en solitaire »J’avais beau être très très bien entourée, certains combats se mènent seule. Les amis, la famille, sont là pour border la route. Ils me tapaient dans le dos et m’attendaient à l’arrivée avec une serviette, un tchai latte et un fondant au chocolat.
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Mais l’ascension, l’épuisant chemin jusqu’au sommet, se fait seul.e. Mon dieu que ça m’a paru long… Quand j’ai ouvert les yeux c’est aussi à moi-même que je m’en suis prise, car un délinquant s’était frayé un chemin dans ma vie et je lui avais offert un siège en première classe.
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J’ai bien perdu quelques orteils dans le givre en chemin, mais la force qu’il m’a fallu pour remarcher, elle, me restera toujours, et est à moi seule. Quand j’ai rebondi, j’étais inarretable. Aussi brutale soit-elle, cette pute de traversée en solitaire, elle a vraiment valu le coup.Série des Coeurs n°3 :
2 mars 2018
« La Quarantaine »Le quitter était une torture, mais me perdre moi-même pour lui était inacceptable. Il fallait fuir. Essayer d’ignorer ce que je ressentais au profit de ce que je méritais. Rationaliser. Redonner les rênes à la logique.
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Le coeur, ce con d’organe, impulsif, irréfléchi, me faisait faire n’importe quoi. Allez hop, camisole, on va voir si tu fais toujours le malin… Je me suis imposée une coupure drastique avec l’émotionnel, pour accepter la douleur et ses effets secondaires, pour ne pas la combattre, ne pas surcompenser bêtement, ne pas multiplier les paires de bras à la recherche désespérée d’un peu d’amour, ne pas me réfugier dans la facilité éphémère en espérant y trouver des solutions à long terme.
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J’ai attendu. Attendu. Je me répétais : Patience, patience – putain sa mère la taupe c’est long – Patience. Et mangé des croissants au beurre (adaptable à l’aliment préféré de chacun)
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Et surtout, ne pas céder : ne pas l’appeler. Parce ta paix intérieure, c’est pas comme une bague que t’aurais fait tomber dans l’herbe, ça sert à rien de la chercher à l’endroit où tu l’as perdue.Série des Coeurs n°4 :
19 mars 2018
« La Retraite »Et un jour, enfin, un peu de calme. Pour éviter tout débordement émotionnel, j’avais arrêté tout ce qui pouvait le provoquer. Comme boire et étirer les soirées jusqu’à épuisement. Manger un peu, sortir pas tard, voir des vrais potes : c’était ma manière à moi de dompter ma reconquête vers des eaux calmes. Et on ne conquiert pas la paix par l’excès. Tout reconstruire, seule, lentement. *
J’avais accepté tellement de merde : drama insensé, critique destructrice, isolement, colère, chaos… Pourquoi avec lui c’est comme ça ? Pourquoi me traite-il ainsi ? Est-ce que je le mérite ? Il a vraiment dit ça ? Qu’est ce qui a vrillé ? À quel moment ? POURQUOI ?
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Tu sais quoi ? Il n’y a pas de vérité chez lui. Pas d’empathie. Aucune possibilité de réponse sensée.
Tu sais quoi ? Ma paix était plus importante que de me torturer l’esprit à essayer de comprendre.
Tu sais quoi ? J’AI. LÂCHÉ. PRISE.
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J’y ai mis toutes mes forces jusqu’à ce que ça glisse. Cette putain de tempête j’en ai fait un moulin à vent. Son tsunami, une petite mare aux canards. Ses ruines, un petit potager. Ses idées noires, une cocotte en papier.***
Merci d’avoir relu ces quelques lignes et regardé de nouveau ces quelques images !
Je vais essayer d’updater un peu plus :-)
Bien Banalement,
Sophie Lambda