Coeur en série
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Voici la “série des coeurs” que j’ai faite sur Instagram l’année dernière. L’avantage du blog, c’est qu’il permet de rassembler toutes les images d’un même thème, là où sur Instagram elles sont noyées dans la masse.
Je n’ai pas posté depuis 2016… 2 ans et demi. Il s’en est passé des choses ! En effet, depuis, j’ai quitté Montpellier pour Paris, par amour, très fort. J’ai fait une sévère dépression pendant un an à cause de ce même amour, très toxique. J’ai perdu du poids, j’ai beaucoup fumé (on dit que le temps passe vite, ben quand tu fais une dépression dans un studio à Paris en fumant fenêtres fermées je peux te dire que la relativité tu la sens passer).
Et puisj’ai remonté la pente à boitant, beaucoup, puis de moins en moins. J’ai signé avec une super maison d’édition et je vais sortir ma première BD (wouhou !), j’ai quitté Paris pour Nantes, j’ai arrêté de fumer, j’ai repris du poids, j’ai fait du tri dans mon entourage, j’ai retrouvé 20€ dans une poche de manteau et la joie de vivre. Depuis je me suis mise à faire des vidéos/stories sur Instagram aussi. 2 ans et demi c’est beaucoup, finalement.
Voici la série des coeurs donc et les textes qui les accompagnent, qui ont été des bonnes échappatoires lors de cette période qui heureusement – sa mère la loutre – est terminée, et se transforme même en résultat positif, puisque ma BD sur le sujet sortira en septembre 2019 ! … Stay tuned folks !
Série des Coeurs n°1 :
11 janvier 2018
« L’Échappée »
Ce dessin je l’ai fait quand j’ai commencé à me sentir guérie. Guérie, c’est un grand mot, mais disons, à me sentir un peu vivante, quand le goût des choses a commencé à refaire surface. Cette histoire a bien failli m’éteindre, j’ai eu l’impression de revenir d’entre les morts.
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Oui parce que c’est bien mignon de faire des dessins rigolos, mais derrière le rideau, parfois, c’est sombre, et humide et grouillant de sales bêtes, et ça arrive, et il faut le dire aussi. Pétiller chaque jour c’est un combat contre l’obscurité, une vraie baston, et là, pendant des mois, à terre, démolie, je n’étais plus d’attaque.
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J’ai dû me faire aider après cette histoire – oui, ça veut dire voir un psy, mais de manière moins frontale – et une chose est ressortie plus que les autres : quand on a connu ce type de personne UNE fois, on ne se fait plus prendre. On les renifle à 100 mètres comme un requin du sang.
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Voilà, ce dessin, j’en ferai quelque chose un jour. Cette histoire, je la raconterai. Je voulais attendre de plus du tout avoir mal au bide, et là je crois que c’est bon. On peut y aller. Go.
Série des Coeurs n°2 :
19 février 2018
« La Traversée en solitaire »
J’avais beau être très très bien entourée, certains combats se mènent seule. Les amis, la famille, sont là pour border la route. Ils me tapaient dans le dos et m’attendaient à l’arrivée avec une serviette, un tchai latte et un fondant au chocolat.
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Mais l’ascension, l’épuisant chemin jusqu’au sommet, se fait seul.e. Mon dieu que ça m’a paru long… Quand j’ai ouvert les yeux c’est aussi à moi-même que je m’en suis prise, car un délinquant s’était frayé un chemin dans ma vie et je lui avais offert un siège en première classe.
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J’ai bien perdu quelques orteils dans le givre en chemin, mais la force qu’il m’a fallu pour remarcher, elle, me restera toujours, et est à moi seule. Quand j’ai rebondi, j’étais inarretable. Aussi brutale soit-elle, cette pute de traversée en solitaire, elle a vraiment valu le coup.
Série des Coeurs n°3 :
2 mars 2018
« La Quarantaine »
Le quitter était une torture, mais me perdre moi-même pour lui était inacceptable. Il fallait fuir. Essayer d’ignorer ce que je ressentais au profit de ce que je méritais. Rationaliser. Redonner les rênes à la logique.
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Le coeur, ce con d’organe, impulsif, irréfléchi, me faisait faire n’importe quoi. Allez hop, camisole, on va voir si tu fais toujours le malin… Je me suis imposée une coupure drastique avec l’émotionnel, pour accepter la douleur et ses effets secondaires, pour ne pas la combattre, ne pas surcompenser bêtement, ne pas multiplier les paires de bras à la recherche désespérée d’un peu d’amour, ne pas me réfugier dans la facilité éphémère en espérant y trouver des solutions à long terme.
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J’ai attendu. Attendu. Je me répétais : Patience, patience – putain sa mère la taupe c’est long – Patience. Et mangé des croissants au beurre (adaptable à l’aliment préféré de chacun)
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Et surtout, ne pas céder : ne pas l’appeler. Parce ta paix intérieure, c’est pas comme une bague que t’aurais fait tomber dans l’herbe, ça sert à rien de la chercher à l’endroit où tu l’as perdue.
Série des Coeurs n°4 :
19 mars 2018
« La Retraite »
Et un jour, enfin, un peu de calme. Pour éviter tout débordement émotionnel, j’avais arrêté tout ce qui pouvait le provoquer. Comme boire et étirer les soirées jusqu’à épuisement. Manger un peu, sortir pas tard, voir des vrais potes : c’était ma manière à moi de dompter ma reconquête vers des eaux calmes. Et on ne conquiert pas la paix par l’excès. Tout reconstruire, seule, lentement. *
J’avais accepté tellement de merde : drama insensé, critique destructrice, isolement, colère, chaos… Pourquoi avec lui c’est comme ça ? Pourquoi me traite-il ainsi ? Est-ce que je le mérite ? Il a vraiment dit ça ? Qu’est ce qui a vrillé ? À quel moment ? POURQUOI ?
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Tu sais quoi ? Il n’y a pas de vérité chez lui. Pas d’empathie. Aucune possibilité de réponse sensée.
Tu sais quoi ? Ma paix était plus importante que de me torturer l’esprit à essayer de comprendre.
Tu sais quoi ? J’AI. LÂCHÉ. PRISE.
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J’y ai mis toutes mes forces jusqu’à ce que ça glisse. Cette putain de tempête j’en ai fait un moulin à vent. Son tsunami, une petite mare aux canards. Ses ruines, un petit potager. Ses idées noires, une cocotte en papier.
***
Merci d’avoir relu ces quelques lignes et regardé de nouveau ces quelques images !
Je vais essayer d’updater un peu plus :-)
Bien Banalement,
Sophie Lambda